Dans un contexte où les réglementations* et les attentes des clients sont de plus en plus exigeantes quant aux impacts des entreprises, nous sommes également convaincus que la mesure et le pilotage de nos émissions sont un gage de pérennité pour nos activités.
Or, faire son bilan carbone est la première étape pour comprendre la structure de ses émissions de GES (gaz à effet de serre) et mettre en place des actions concrètes pour les diminuer. Il permet donc aux entreprises de prendre une avance stratégique pour leur développement et construire un avenir durable pour la planète, et leurs activités.
C’est pour ces deux raisons - maîtrise de l’impact et pérennisation des activités - que nous avons décidé d’effectuer notre premier bilan carbone. Voici comment nous l’avons mené, les résultats que nous avons obtenus et les conclusions que nous en avons tirées.
Sommaire :
- Qu'est-ce qu'un bilan carbone ?
- Comment concilier notre volonté de croissance et la maîtrise de notre empreinte ?
1. Qu'est-ce qu'un bilan carbone ?
Créé par l’ADEME en 2002, et aujourd’hui développé par l’Association Bilan Carbone, le bilan carbone utilise les données d’activité d’une entreprise pour les convertir en émissions de gaz à effet de serre grâce à des facteurs d’émission et suivant une unité : le CO2 équivalent.
Afin de dresser le bilan le plus pertinent possible, il est essentiel de bien délimiter le périmètre de mesure des émissions de l’entreprise.
Le périmètre de l’étude
On distingue 3 périmètres :
- le périmètre temporel déterminant la période observée ;
- le périmètre opérationnel délimitant les activités prises en compte ;
- le périmètre organisationnel définissant le nombre d’entités de l’entreprise comptabilisées.
Périmètre temporel
Lixo a été créé en octobre 2019 et a dédié l’essentiel de sa première année d’existence à l’étude de son marché et le développement de sa technologie. La commercialisation de ses solutions a réellement démarré en 2021. Nous avons donc décidé de concentrer notre périmètre temporel sur cette année-là.
Périmètre opérationnel
Afin de réaliser le bilan carbone le plus complet possible, nous avons décidé de comptabiliser nos scopes 1, 2 et 3*. Ce choix permet de prendre en compte l’intégralité des émissions directes et indirectes de nos activités. C'est une exigeance nécessaire pour établir le bilan le plus réaliste possible.
Périmètre organisationnel
En 2021, Lixo ne comprenait qu’une seule entité, son bureau à Paris.
La collecte de données
La phase de collecte des données est le "cœur du réacteur" de l'établissement d'un bilan carbone. Elle demande un travail long et minutieux, et constitue la phase la plus complexe de l’établissement d’un bilan carbone.
Elle requiert de rassembler l’ensemble des données sur les activités de l’entreprise. La difficulté étant d'identifier toutes les parties prenantes (fournisseurs, employés, etc.), afin de récolter auprès d’elles les informations relatives aux émissions de gaz à effet de serre (transport, énergie, achats matériels, etc.). L’objectif de cette démarche est d’établir une base de données aussi complète et précise que possible.
Pour mesurer les différentes émissions de gaz à effet de serre, deux types de données sont utilisables :
Les ratios "physiques"
Quand cela est possible, une émission de GES est calculée sur la base d'un facteur d'émission physique :
Quantité GES = Facteur Émission Physique x Quantité Consommée
Le facteur d'émission physique précise la quantité de CO2 émise par une unité consommée. La quantité consommée s'exprime dans l'unité du produit (litres de kérosène, m2 de surface chauffée, etc).
Les ratios "monétaires"
Quand un ratio "physique" n'est pas calculable (par exemple, lorsqu'on ne connaît pas le mode de transport utilisé pour la livraison d'un produit), on utilise un facteur d’émission monétaire, exprimé en kgCO2e / k€ HT.
Cela permet d’estimer la quantité de GES générée par un produit ou service, à partir de son prix.
Quantité GES = Facteur Émission Monétaire x Prix
Comme c’est souvent le cas pour les premiers bilans carbone des entreprises, nous n’avons pas pu utiliser les ratios "physique" aussi souvent que nous le souhaitions, certaines données n'étant tous simplement pas disponibles. Il est par exemple très difficile de savoir quel est le mode de transport utilisé pour la livraison d'équipements informatiques, même reconditionnés), la plupart des transporteurs ne mettant pas cette information à disposition de leurs clients.
L’analyse
Une fois nos données collectées et nos scénarios établis, nous avons travaillé avec nos copains d’Aktio (💪) pour analyser ces données, en tirer des enseignements et mettre en place des actions concrètes pour réduire nos émissions de GES.
2. Comment concilier notre volonté de croissance et la maîtrise de notre empreinte ?
Des émissions à 90 % indirectes
Les résultats de notre premier bilan carbone nous ont permis d’estimer notre empreinte totale à 48,2 tCO2eq émis en 2021. Mais ils nous ont surtout révélés que 90 % de nos émissions étaient indirectes et provenaient exclusivement de notre Scope 3.
Cela est dû à notre poste achats et immobilisations qui représente 87 % de nos émissions, intégralement comptabilisées dans notre scope 3. En effet, nos solutions intègrent des capteurs (hardware) indispensables à la récolte de données sur les flux de déchets à analyser. Ces capteurs nécessitent l’achat de nombreux composants électroniques provenant principalement d'Asie. Or l’impact de la fabrication de ces composants, de l’extraction des matières premières qu’ils mobilisent, leur transport, etc. est très élevé. C’est pourquoi il constitue notre principale source d’émissions de gaz à effet de serre.
Quelles politiques pour une trajectoire de développement sobre en carbone ?
Ce résultat nous a poussé à mettre en place une politique d’achats durables. Elle comprend notamment un guide pour aider nos collaborateurs à choisir les fournisseurs les plus responsables.
Bien que nos émissions directes (scopes 1 et 2) ne comptent que pour 10 % de notre empreinte, nous oeuvrons également à leur baisse. Nous avons mis en place plusieurs actions :
- le recours à un service cloud responsable (Qarnot) valorisant à hauteur de 96 % la chaleur produite par les calculs de nos logiciels en la redirigeant vers les systèmes de chauffage de bâtiments et installations ;
- l’implémentation d’une politique de mobilité douce pour les trajets domicile-travail et pour nos déplacements professionnels ;
- le partage d’un guide de bonnes pratiques environnementales pour réduire la consommation énergétique et limiter la production de déchets.
Notre défi pour maintenir une activité durable
Mais nous sommes une start-up en pleine croissance et la croissance de nos activités entraîne celle de nos émissions. Notre plus grand défi réside donc dans la maîtrise de notre empreinte écologique en nous assurant que nos émissions n'augmentent pas aussi vite que nos activités.
Pour cela, nous avons mis en place une stratégie environnementale visant à diminuer la quantité de CO2 émise par euro de revenu et nous souhaitons inscrire cet objectif dans nos statuts d’entreprise à mission.
*La réalisation d’un bilan carbone a été rendue obligatoire – depuis 2012 – pour toutes les entreprises de plus de 500 salariés. Les jeunes sociétés innovantes sont également incitées à se lancer.